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Commentaire sur le marché : Voici un aperçu du bon, de la brute et du truand des marchés.

  • Neil Silverberg, analyste sénior, Marchés de capitaux

Bonjour! Ça fait un bail! 

Ma retraite de la rédaction de commentaires sur le marché a duré plus longtemps que la retraite de Tom Brady du football. Je suppose donc que ça compte pour quelque chose. Mais soyons honnêtes! Nous sommes tous deux trop importants pour nos professions respectives et plus importants encore pour nos services du marketing respectifs! Quoi qu’il en soit, c’est la fin de semaine des Oscars et les marchés sont actuellement en pleine effervescence. Entrons alors dans le vif du sujet!

Le bon : les banques centrales ont largement dépassé le stade « transitoire » et s’attaquent enfin sérieusement à l’inflation

Il a fallu que l’inflation mesurée sur douze mois atteigne 5,7 % au Canada et 7,9 % aux États-Unis pour que les banquiers centraux avouent qu’elle n’était peut-être pas transitoire après tout.

Pour remédier à ce problème, la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine ont toutes deux haussé leurs taux cibles respectifs de 25 points de base plus tôt en mars. La réaction jusqu’à présent? Comme on pouvait s’y attendre : vente d’obligations et rendements à la hausse. Il faudra bien plus que 25 points de base pour apaiser le marché et ramener l’inflation à des niveaux plus souhaitables.

Bref, attendez-vous à de nouvelles hausses de taux tout au long de l’année, voire à une augmentation de 50 points de base lors de la prochaine annonce de la Réserve fédérale américaine en mai. Les marchés canadien et américain tablent actuellement sur environ sept hausses supplémentaires de 25 points de base chacune d’ici la fin de l’année en cours. On s’attend également à ce que l’inflation poursuive sa trajectoire ascendante jusqu’à nouvel ordre, notamment en raison d’une forte pression sur les produits de base tels que le pétrole et le blé.

La brute : les rendements sont en forte hausse depuis le début de l’année

Au cas où vous ne le sauriez pas, il y a une vente précipitée d’obligations depuis maintenant presque trois mois. Avant d’en venir au pourquoi, laissez-moi vous mettre en contexte. Voici où en étaient les rendements des obligations du gouvernement du Canada (« GdC » à 5 ans et à 10 ans ainsi que des Obligations hypothécaires du Canada (« OHC ») à 5 ans et à 10 ans à la fermeture des marchés hier.

Les OHC à 5 ans ont clôturé jeudi à 2,65 %, soit en hausse de 83 points de base depuis le début du mois et de 109 points de base depuis le début de l’année. Oui, vous avez bien lu! 109 points de base depuis le début de l’année! Les obligations du GdC à 5 ans ont clôturé à 2,29 %, soit une hausse de 81 points de base depuis le début du mois et de 103 points de base depuis le début de l’année.

Les OHC à 10 ans ont clôturé jeudi à 2,90 %, soit en hausse de 69 points de base depuis le début du mois et de 100 points de base exactement depuis le début de l’année. Les obligations du GdC à 10 ans ont clôturé à 2,40 %, soit une hausse de 68 points de base depuis le début du mois et de 97 points de base depuis le début de l’année.

Bref, prenez note de l’aplatissement de la courbe ici. Le taux à 5 ans (GdC) a augmenté de 81 points de base, tandis que le taux à 10 ans a augmenté de 68. Qu’entend-on par aplatissement de la courbe de rendement?

La raideur au début de la courbe informe les investisseurs que nous sommes en cycle de resserrement et que des hausses se produiront rapidement. Cependant, ces hausses pourraient ne pas persister aussi longtemps que nous pourrions le penser. Cette tendance est renforcée par le comité de la Réserve fédérale ayant publié des orientations sur les taux d’intérêt futurs. Ce comité s’attend à ce que les taux redescendent d’ici quelques années.

Le truand : Des variations quotidiennes des rendements de 10 points de base sont-elles la nouvelle norme? 

Un des développements les plus choquants observés dans le marché au cours du dernier mois est l’ampleur des fluctuations des prix et des rendements des titres obligataires. 

La Fed commence à perdre non seulement la bataille narrative sur la gravité de l’inflation, mais aussi sa crédibilité pour faire des prévisions justes en matière de croissance, d’emploi, d’inflation... bref, de tout. La chaîne Météo Média s’avère plus juste dans ses prévisions que la Fed ces derniers temps. Par conséquent, chaque fois qu’un des membres du comité de la Fed prononce un discours ou s’adresse à un média, le marché se déchaîne pour essayer de digérer ce qu’il dit et d’interpréter l’incidence que cela aura sur les annonces futures de la Fed.

On pourrait penser qu’ils limitent au minimum les entretiens qu’ils accordent, mais il y en a eu un tous les jours cette semaine. 

Bref, bien qu’il soit impossible de prévoir le marché avec exactitude, les investisseurs immobiliers qui souhaitent gérer leurs risques de taux d’intérêt peuvent prendre certaines mesures : 

  • suivre la conjoncture du marché;
  • garder un œil sur les annonces/diffusions de données par les banques centrales; et
  • communiquer avec votre conseiller First National et lui demander de vous expliquer son point de vue ou d’entendre vos options.

Quelques derniers éléments à prendre en compte:

Les taux hypothécaires résidentiels ont augmenté d’environ 65 points de base depuis le début du mois de février et nous ne sommes pas loin d’atteindre des taux de 4 % ou plus. Ce sera étrange, et peut-être même une première, que beaucoup d’emprunteurs se trouvent à renouveler à un taux plus élevé que celui qu’ils avaient auparavant. La hausse des taux pourrait-elle mettre fin au marché haussier et pousser davantage de familles vers le marché locatif? Si oui, construisons-nous suffisamment d’appartements pour soutenir cette évolution? 

Enfin, vous vous demandez peut-être ce qu’il en est du conflit tragique que la Russie livre actuellement contre l’Ukraine et l’incidence de ce conflit sur les marchés. C’est difficile à imaginer, mais le marché commence déjà à faire abstraction de cette guerre qui perdure. La guerre défraie de moins en moins la chronique, et ce, malgré des attaques quotidiennes. 

Sur cette note, je vous souhaite une bonne fin de semaine. Si seulement le marché pouvait remporter l’Oscar du meilleur film en fin de semaine pour compenser tous les drames qui se déroulent depuis quelque temps.


Neil