Financière First National SEC®

Quelle sera la prochaine décision de la Banque du Canada?

  • Andrew Masliwec

Bonjour,

Allons droit au but cette semaine. J’ai entendu dire qu’il y a un « leprechaun », ou lutin si vous préférez, qui sert des pintes dorées de Guinness quelque part au bout de l’arc-en-ciel.

Semaine dernière : Quelle sera la prochaine décision de la Banque du Canada?

La grande nouvelle de la dernière semaine, comme vous le savez tous maintenant, est que la Banque du Canada a décidé, mercredi dernier, de laisser inchangé son taux d’intérêt à un jour. Si vous suivez le fil, nous en sommes maintenant à 0 sur 2 en ce qui concerne les hausses de taux d’intérêt décrétées cette année par la BdC. Si vous vous posez la question, c’est beaucoup pire que mon barème de la Folie de Mars, actuellement à 10 pour 16. Globalement, la décision de la BdC de maintenir son taux directeur à 1,25 % a été interprétée comme assez conciliante. Autrement dit, la Banque demeure prudente par rapport à de futures hausses. Le communiqué publié reprenait plusieurs lignes de communiqués antérieurs. Par conséquent, il faudrait fendre des cheveux en quatre pour trouver des indices sûrs que la Banque se penche d’un côté ou d’un autre. Heureusement, les économistes du milieu bancaire prennent plaisir à fendre les cheveux en quatre.

 En bref, le communiqué réitérait largement le même ton dicté par les données. Par conséquent, les décisions futures de la BdC seront prises sur la base de statistiques fiables en matière de salaires, de croissance et d’inflation. Parmi les quelques changements apportés au communiqué, mentionnons que la question du logement n’y figurait plus, la BdC ayant indiqué qu’il faudra laisser passer du temps avant de pouvoir évaluer l’incidence des nouvelles mesures en matière de logement. Aussi, la Banque du Canada indique que « l’évolution de la situation concernant les politiques commerciales constitue une source d’incertitude importante et grandissante pour les perspectives des économies mondiale et canadienne ».

Les politiques commerciales étaient le sujet du jour la semaine dernière, car l’idée hypothétique d’une guerre commerciale ciblant le Canada et le Mexique a été abandonnée par les États-Unis. En effet, le Canada et le Mexique sont exemptés des tarifs sur l’aluminium et l’acier ayant défrayé la chronique il y a quelques semaines, jusqu’à nouvel ordre… Rappelons-nous que les deux pays tentent actuellement de renégocier l’ALENA avec les États-Unis. Les marchés ont réagi favorablement et le huard a gagné du terrain par rapport à son creux des huit derniers mois enregistré plus tôt la semaine dernière. Cependant, le dollar canadien demeure la grande monnaie qui enregistre le pire rendement cette année.

Il faut aussi mentionner que des chiffres de l’emploi au Canada ont été rendus publics la semaine dernière. Comme la BdC est de plus en plus perçue comme « dépendante de données », l’annonce des chiffres n’a pas vraiment fait bouger l’aiguille. Les données d’emploi de février annoncées vendredi dernier témoignent d’un regain par rapport à la perte de 88 000 emplois en janvier. Néanmoins, avec 15 400 nouveaux emplois créés, nous sommes loin des 21 000 qui étaient attendus. Le taux de chômage s’est établi à 5,8 % en février, un creux historique. Il faut donc se poser la question suivante : à quand la prochaine hausse de taux d’intérêt? Bien, sur la base des swaps de taux d’intérêt à un jour au Canada, le marché établit à 30 % la probabilité d’une hausse en avril et à seulement 47 % en mai. Rien d’excitant là…

Cette semaine : la BRI et les OHC

Bien des gens ont probablement manqué la grande nouvelle de cette semaine, en pleine relâche du mois de mars, car la recherche d’information n’est pas une activité très courue sur les plages de ce monde. Heureusement pour eux, cette semaine a été une semaine plutôt tranquille en matière de nouvelles économiques.

Lundi, un rapport rendu public a ébranlé de nombreux opérateurs. La BRI, ou Banque des règlements internationaux, a indiqué que le Canada faisait partie des trois pays exposés à la menace d’une crise bancaire. Je suis sûr que cela a déjà été dit, mais le rapport a fait valoir notre haut ratio de crédit en regard du PIB ainsi que l’élévation du niveau d’endettement des entreprises et des ménages. Il faut aussi savoir que la Banque du Canada considère que certaines des mises en garde doivent être prises avec un grain de sel.

Parmi les nouvelles plus importantes pour celles et ceux qui travaillent dans le secteur des prêts hypothécaires commerciaux, le prix d’émission de la nouvelle OHC de 5 ans a été fixé mercredi. Le prix de la nouvelle obligation de 2,35 % venant à échéance en juin 2023 a été fixé à 32,5 points de base de plus que le prix de l’obligation de 5 ans du GdC. Il s’agit d’un écart de 0,5 point de base de plus par rapport à la dernière adjudication d’obligations de 5 ans en décembre. Cependant, le prix de la nouvelle obligation s’est resserré de 12,5 points de base par rapport à l’obligation de 5 ans mise en vente en mars 2016 (+45 pb). Si vous comprenez pourquoi, laissez-le nous savoir. L’émission avait une valeur de 5 milliards de dollars, soit moins que les quatre adjudications précédentes (5,25 milliards de dollars). Le programme roule maintenant à 500 millions de dollars sous le rythme habituel, ce qui laisse suggérer de possibles émissions plus élevées allant de l’avant. Globalement, la demande de l’OHC de 5 ans a été forte. C’est une bonne nouvelle si votre travail consiste à émettre des obligations.

Pour conclure, samedi marque une des fêtes les plus célébrées de l’année : la Saint-Patrick. C’est le jour où tout le monde s’habille en vert et affirme fièrement sa descendance irlandaise. Je vous suggère de lire sur cette fête. Il y a une riche histoire et de nombreux faits intéressants que j’ignorais et dont je voulais vous faire part. Cependant, pendant que je rédigeais ce commentaire, j’ai lu quelque chose qui a suscité chez moi un moment de réalisation de soi et d’illumination – quelque chose que je ne croyais possible qu’au terme de quelques années d’étude dans l’Himalaya. Un tribunal roumain vient tout juste de rejeter la prétention d’un homme qui affirme être en vie, alors qu’il est légalement mort. Vivons-nous tous dans une simulation? Sommes-nous réellement vivants? J’ai besoin d’une autre pinte de Guinness.

Passez un bon week-end.

Andrew