Financière First National SEC®

La Banque du Canada maintient son taux à un jour inchangé lors de sa réunion d’avril 2025

  • Financière First National SEC

Malgré de grandes tensions géopolitiques, la Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient son taux de référence à un jour inchangé par rapport à mars 2025, donc à 2,75 %. Cette décision met fin à une série de sept baisses de taux consécutives depuis juin 2024.

Nous résumons ci-dessous les faits saillants des observations de la Banque et de ses perspectives.

Rendement de l’économie canadienne et salaires

  • Au Canada, l’économie ralentit, les annonces de droits de douane et l’incertitude pesant sur la confiance des consommateurs et des entreprises
  • La consommation, l’investissement résidentiel et les dépenses des entreprises semblent tous avoir diminué au premier trimestre
  • Les tensions commerciales entravent aussi la reprise du marché du travail. Le niveau d’emploi a baissé en mars et les entreprises indiquent qu’elles prévoient embaucher moins
  • La croissance des salaires continue de montrer des signes de modération

Inflation au Canada et perspectives

  • L’inflation s’est établie à 2,3 % en mars, ce qui est plus bas qu’en février, mais reste plus élevé que le taux de 1,8 % observé au moment de la publication du Rapport sur la politique monétaire de janvier
  • L’inflation plus forte des derniers mois est attribuable à un certain rebond des prix des biens et à la fin du congé de TPS et de TVH
  • À partir d’avril et pendant un an, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation sera tirée vers le bas en raison du retrait de la taxe sur le carbone pour les consommateurs
  • À court terme, le recul des cours mondiaux du pétrole modérera aussi l’inflation; cependant, les droits de douane et les perturbations des chaînes d’approvisionnement devraient faire monter certains prix
  • L’ampleur de ces pressions à la hausse sur l’inflation dépendra de l’évolution des droits de douane et de la rapidité à laquelle les entreprises répercuteront les hausses de coûts sur les consommateurs
  • Les attentes d’inflation à court terme ont augmenté, les entreprises et les consommateurs anticipant des coûts plus élevés en raison du conflit commercial et des perturbations de l’approvisionnement
  • Les attentes d’inflation à long terme ont peu changé

Rendement de l’économie mondiale

  • La progression de l’économie mondiale était solide à la fin de 2024 et l’inflation est en baisse et se rapproche des cibles des banques centrales; les droits de douane et l’incertitude ont toutefois assombri les perspectives
  • Aux États-Unis, l’économie montre des signes de ralentissement dans un contexte où l’incertitude entourant les politiques s’accroît et la confiance baisse rapidement, alors que les attentes d’inflation ont augmenté
  • Dans la zone euro, la croissance a été modeste au début de 2025 à cause de la faiblesse persistante du secteur manufacturier
  • En Chine, l’économie était forte à la fin de 2024, mais des données plus récentes font état d’un léger ralentissement

Incidence des droits de douane sur les marchés financiers, les prix du pétrole et les taux de change

Les marchés financiers ont été « perturbés » par les annonces et reports successifs de droits de douane, ainsi que par les menaces continues d’escalade. Cette volatilité extrême des marchés ajoute à l’incertitude. Les prix du pétrole ont considérablement diminué depuis janvier, en raison surtout de la dégradation des perspectives de croissance mondiale. La valeur du dollar canadien s’est appréciée récemment en raison de la faiblesse généralisée du dollar américain.

Des perspectives incertaines

La Banque a fait valoir qu’un « changement majeur » d’orientation de la politique commerciale américaine et l’imprévisibilité entourant les droits de douane ont accru l’incertitude, modéré les perspectives de croissance économique et fait monter les attentes d’inflation. Vu l’« incertitude généralisée », il est exceptionnellement difficile d’effectuer une projection de la croissance du produit intérieur brut et de l’inflation au Canada et dans le monde.

Par conséquent, le Rapport sur la politique monétaire d’avril comprend plutôt deux scénarios présentant différentes trajectoires que pourrait prendre la politique commerciale américaine. Dans le premier scénario, l’incertitude est élevée, mais la portée des droits de douane est limitée. La croissance au Canada s’affaiblit provisoirement et l’inflation reste autour de la cible de 2 %. Dans le second scénario, une guerre commerciale prolongée fait entrer l’économie canadienne en récession cette année et l’inflation monte temporairement au-dessus de 3 % en 2026. La BdC a toutefois pris soin d’ajouter que « [b]eaucoup d’autres scénarios de l’évolution de la politique commerciale » sont possibles et qu’un degré d’incertitude inhabituel entoure les issues économiques de tout scénario envisageable, « car l’ampleur et la rapidité des changements de cap de la politique commerciale américaine sont sans précédent ».

Par conséquent, le Conseil de direction de la Banque continuera de mesurer l’évolution et la force des pressions sur l’inflation – celles à la baisse attribuables à l’affaiblissement de l’économie et celles à la hausse découlant de la montée des coûts. Sa priorité sera de préserver la confiance de la population canadienne dans la stabilité des prix pendant cette période de bouleversements mondiaux. Pour y arriver, la Banque soutiendra la croissance économique tout en veillant à ce que l’inflation reste « bien maîtrisée ».

Le Conseil de direction a également indiqué qu’il fera preuve de prudence en portant une attention particulière aux risques et aux incertitudes auxquels l’économie canadienne est confrontée, notamment : dans quelle mesure les droits de douane plus élevés feront baisser la demande pour les exportations canadiennes; à quel point cela aura une incidence sur les investissements des entreprises, l’emploi et les dépenses des ménages; avec quelle ampleur et à quelle vitesse les hausses de coûts seront répercutées sur les prix à la consommation; et comment évolueront les attentes d’inflation.

Observations finales

La Banque a une nouvelle fois souligné les limites de la politique monétaire, affirmant qu’elle « ne peut pas résoudre l’incertitude liée au commerce ni neutraliser les répercussions d’une guerre commerciale. Mais elle peut – et elle doit – maintenir la stabilité des prix pour les Canadiennes et Canadiens ».

Prochaine annonce prévue de la BdC

La Banque prendra sa quatrième décision de 2025 concernant les taux le 4 juin prochain. First National publiera son résumé à la suite de cette annonce. Entre-temps, nous vous invitons à consulter la page Ressources de notre site Web pour d’autres renseignements importants.