Les Canadiens accordent une priorité élevée au remboursement de leur dette hypothécaire, mais ils y accordent parfois une priorité trop élevée.
Rembourser ses dettes est toujours une bonne idée. Vouloir se libérer de son hypothèque est un objectif louable. Cependant, en faire son unique objectif n’est probablement pas aussi louable.
Traditionnellement, rembourser son hypothèque le plus rapidement possible a été perçu comme une des meilleures voies vers le succès financier. Les taux d‘intérêt étaient jadis plus élevés. Certains se rappelleront cette difficile période dans les années 1980 et 1990 où les taux dépassaient les 10 %. Même les 5-6 % applicables juste avant la Grande Récession créent la perception que les taux actuels sont bon marché. Il peut donc sembler plus logique de cesser d’axer toute votre attention sur votre maison et l’hypothèque qui la grève et de plutôt les envisager dans le cadre d’une stratégie de placement plus diversifiée.
Depuis les dix dernières années, les marchés boursiers tendent à produire des rendements considérablement plus élevés que les taux d’intérêt hypothécaires. En détournant une partie de l’argent de votre hypothèque, vous pourriez investir dans un REER ou un CELI. Il est démontré que les gens qui commencent à investir tôt dans la vie accumulent plus de richesse à long terme.
Bien entendu, les marchés fluctuent et certaines personnes préfèrent la stabilité du « rendement garanti » de rembourser leur prêt hypothécaire. C’est une forme d’économie obligatoire. Il y a aussi un sentiment de sécurité qu’inspire la propriété exempte d’hypothèque en cas de perte d’emploi ou de baisse soudaine de revenu.
La diversification procure aussi une protection. Puisque vous avez des dépenses autres que votre hypothèque, posséder des actifs de plus petite taille peut s’avérer utile. Si vous veniez à manquer d’argent, vous pourriez vendre un investissement moindre afin de pouvoir payer d’autres factures.
Bien que ce ne soit jamais mauvais de rembourser votre prêt hypothécaire plus rapidement, c’est toujours avisé de diversifier et de répartir vos actifs ainsi que vos risques. Comme le dit le vieil adage, « ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier ».