Il y a quelques semaines, à l’approche de la plus récente fixation des taux d’intérêt par la Banque du Canada, certains observateurs du marché s’attendaient à une nouvelle baisse – même s’il ne s’agissait que d’une micro-réduction de l’ordre de 0,1 % ou 0,15 %.
Ça ne s’est pas produit. La Banque a décidé de maintenir le cap à 0,25 %. Maintenant, des rumeurs qui courent laissent entendre la possibilité d’une hausse imminente des taux.
La logique d’une possible hausse repose en partie sur les économies que les Canadiens ont réalisées pendant les périodes de confinement imposées en raison de la pandémie. Selon certaines sources, 90 milliards de dollars se trouvent accumulés dans des comptes bancaires à l’échelle du pays.
La théorie est la suivante : lorsque les confinements et les restrictions seront levés, les Canadiens se lanceront dans des dépenses effrénées, déversant du coup dans l’économie tout cet argent accumulé dans les coffres des banques. La demande de biens et de services dépassera l’offre (ou la capacité de répondre à la demande), entraînant des hausses de prix qui pousseront l’inflation au-dessus du taux cible de 2,0 % de la Banque du Canada. En réaction, la Banque interviendra en haussant les taux pour tempérer les dépenses et calmer l’inflation.
Cependant, un certain nombre d’observateurs économiques font remarquer qu’un afflux soudain de nouvelles dépenses est peu probable. Selon eux, la persistance du coronavirus et la lenteur de la distribution des vaccins ralentiront la levée des confinements actuels imposés, ce qui aura une influence modératrice sur les dépenses.
Les chiffres de l’emploi pour janvier, qui font état de 213 000 pertes, indiquent également qu’il y a toujours une capacité excédentaire sous-jacente dans l’économie.
De plus, la banque centrale a déclaré que l’inflation devra se maintenir à plus de 2 % avant qu’elle n’intervienne. Une augmentation soudaine des dépenses « post-pandémie » sera très probablement de très brève durée.