Les observateurs du marché sont maintenant convaincus que la Banque du Canada baissera les taux d’intérêt. La seule incertitude qui demeure à ce stade-ci est à savoir quand elle le fera.
Les plus récentes données sur le PIB, qui ont surpris à peu près tout le monde, ne suffiront pas à empêcher la BdC de baisser les taux avant qu’elle ne veuille le faire.
Au deuxième trimestre, la croissance annualisée s’est établie à 3,7 %, soit bien au-dessus de la prévision de la Banque (+2,3 %) et même au-dessus de celle de plusieurs économistes (+3,0 %). C’est un saut impressionnant, mais ça demeure un saut... Ce n’est pas assez pour conclure à une tendance haussière à long terme. Cette croissance est largement attribuable à une hausse des exportations, à l’augmentation du prix du pétrole et au mouvement de produits paralysés par le mauvais temps de l’hiver dernier.
Une analyse plus poussée révèle que la demande intérieure finale – un paramètre économique – a chuté de façon marquée au deuxième trimestre. Cette baisse de la consommation, des investissements des entreprises et des dépenses gouvernementales fait en sorte qu’aucun facteur économique ne soutient un rebond du PIB à l’heure actuelle. Les turbulences commerciales qui émanent de la Maison-Blanche et les trajectoires qui en résultent pour les économies américaine et mondiale font en sorte qu’une baisse de la croissance soit probable au Canada.
L’habitation constitue néanmoins un baume à l’heure actuelle : les ventes augmentent, tout comme le nombre de nouveaux prêts hypothécaires émis. Cependant, en règle générale, les consommateurs réduisent leurs dépenses. Le taux d’épargne des ménages est passé de 1,3 % au premier trimestre à 1,7 % au deuxième trimestre.
On s’attend largement à ce que les résultats du troisième trimestre marquent un point tournant. La plupart des analystes s’attendent, au minimum, à une baisse de taux d’un quart de point de pourcentage d’ici la fin du premier trimestre de 2020.